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On dirait qu’il n’a existé que dans nos rêves, pourtant il est si présent dans notre douleur. La maison est encore remplie de ses gazouillis…

J’ai retrouvé son odeur cette semaine alors que je passais dans la chambre pour accrocher des vêtements de Fiston Cornu. J’ai du prendre quelques instants, devant son lit, avec ses pyjamas contre mon coeur pour m’abreuver de cette odeur que je croyais avoir oublié. J’ai su à cet instant que ma glace intérieur était désormais brisé, mon état de congélation était terminé, enfin. Je pleure beaucoup depuis, mais ça m’empêche de fonctionner.

Je crois que même si je m’épuisais encore à courir, ça me rattraperait sans que je n’y puisse rien, c’est la vie. Je disais justement à Papa Cornu en fin de semaine que j’avais l’impression que plus les journées avançaient pire c’était. Cette année, je ne voulais pas voir le printemps, je ne veux pas qu’on y soit déjà!!!

Aujourd’hui, je me suis prise à penser qu’après le dîner, j’aurais habiller tout le monde, j’aurais sorti la poussette et on serait aller se balader dans les rues, au soleil. J’aurais ensuite sorti les craies et j’aurais laissé Benjamin ramper dans la cour et la pelouse encore sale. Je sais que je m’en serais foutu de la saleté et de la boue, parce que je l’aurais entendu s’amuser, j’aurais vu dans ses yeux les belles étincelles de la découverte…

C’est ce qui est difficile : penser à tout ce qu’il aurait aimé, tout ce qu’il aurait fait, ses probables réactions. Je peux encore le sentir dans mes bras. Je sens son petit corps collé sur moi, je vois ses sourires et je me dis que ce n’est qu’une question de temps pour que quelqu’un me le ramène. Je ne peux pas me résoudre à penser que je ne le reverrai jamais… Il est pourtant si vivant dans ma tête, dans mon coeur, mon bébé, la prunelle de mes yeux…

Je ne me relis pas, je sais que c’est tout croche, je m’en fous, c’est comme ça! Je suis en sevrage intense de mon bébé et ma tête ne suit pas tout à fait. Je m’en rends compte au quotidien aussi, les gens me parlent et je pars dans la lune tout d’un coup… pourtant je suis intéressée à ce qu’on me dit, mais je n’y peux rien.