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Je ne vous l’ai jamais présenté surtout parce que j’oubliais de le faire, mais j’avais envie ce matin de partager avec vous notre petit coin Benjamin.

Il a toujours eu sa place dans le salon, pièce centrale de notre quotidien, comme tous les autres. À l’époque j’avais choisi ces photos parce que c’était celles qui me parlaient le plus et elles sont demeurées au fil du temps comme étant les plus marquantes pour moi.

L’an dernier j’ai ajouté trois choses : le bébé ange et la maman qui berce son garçon, c’était en fait un cadeau de fête des mères de moi à moi. Il y a d’ailleurs une très belle boutique à Sherbrooke où ils vendent des anges et plein de décorations uniques en lien avec le deuil. (L’angélus pour ceux que ça intéresseraient)  À l’automne, lors de notre rencontre au groupe de soutien au deuil périnatal, nous envoyons un petit mot à notre ange à l’aide d’un ballon gonflé à l’hélium. Non ce n’est pas très écologique, malgré que les ballons soient biodégradables, mais ça nous fait un bien immense à toutes et le message est la copie de celui que j’ai envoyé en 2010.

Mes pantoufles favorites se devaient d’être là également, parce que je les avais choisies pour lui, je les adorais, ça lui donnait un air taquin lui qui était si angélique. Je ne les ai jamais mise à Thomas d’ailleurs, probablement le seul vêtement qu’il n’aura pas porté qui appartenait à son frère. Elles sont devenues avec le temps un symbole de mon bébé perdu, j’y tiens presqu’autant sinon plus qu’à sa petite urne.

Le dragon bleu est en fait une peluche qui nous permettait de nommer une étoile, nous lui en avions mis une dans son cercueil symboliquement, alors nous avions chacun notre peluche-étoile. Le gros ourson ange me vient du forum http://www.dlvdm.com, l’administratrice me l’avait fait parvenir en son nom et au nom de tous les membres du forum en guise de soutien et de compassion. Il est particulier cet ourson, il semble faire du bien à toute la famille, car les enfants me le demandent régulièrement pour jouer avec.

En voici d’ailleurs la preuve, ma belle cocotte d’amour qui s’amuse avec les peluches, c’est comme si il était encore présent, un peu. Ils auraient sûrement eu beaucoup de plaisir ensemble pendant que les deux plus grands sont à l’école.

On voit derrière le porte photo aimanté un bâteau qui m’a été offert le jour où il aurait eu 1 an. C’est ma bonne amie, ma presque soeur, qui me l’a apporté sachant que j’aurais besoin de soutien cette journée-là. Un beau présent qui signifie beaucoup pour nous, car lors de la cérémonie funèbre nous avions choisi de lire un texte qui parlait d’un bâteau à la mer qui vogue au gré des vagues. Je vous le retranscrirai un jour où j’aurai le courage de réouvrir le porte-document lui appartenant. Bref, elle fut la seule à se rappeler de ce texte, même moi je ne pourrais dire exactement de quoi il parle, m’enfin, il demeure très important à mes yeux.

Et puis, sous le bâteau, se trouve l’urne de notre petit Benjamin d’amour. Nous avions prévu de le mettre en terre, mais quand est venu le temps de planter son arbuste au printemps, je fus incapable de le faire. Ce n’était pas le bon moment pour moi, je n’étais pas prête à me séparer de lui une autre fois. Un jour… peut-être.

Je sais qu’un bon matin, sûrement ensoleillé, j’aurai l’envie de lui faire une place dans son petit bout de plate-bande, tout près de son arbuste qui fleurit au printemps, comme lui lorsqu’il est né. Je sais aussi que ce jour-là j’aurai franchi une autre étape très importante de mon deuil qui ne finira jamais, c’est d’ailleurs pour ça qu’on dit : « Vivre son deuil ». L’oubli ne fait pas partit de mon vocabulaire lorsqu’il s’agit de Benjamin, la résilience serait plus juste.